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Amap et réchauffement climatique !

photo : robinletellier

On avait commencé l'automne en participant aux différents Alternatiba de la Région (voir article sur le site). Nous sommes également invité à un débat sur le réchauffement climatique par le mouvement européen. Ci-dessous l'argumentaire.

La part de l’alimentation est beaucoup plus importante que ce que l’on pourrait croire dans la hausse des émissions de gaz à effet de serre. L’alimentation industrielle (défrichement des terres compris) représente à elle seule entre 44 à 57 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre mondiale. Par exemple, une tomate poussée sous serre chauffée en hiver c’est 10 fois + de CO2, qu’une tomate locale mangée en été. Dans l’agriculture conventionnelle, on utilise des produits de synthèse comme les pesticides et les engrais azotés dont la production, l’importation et l’utilisation représentent une très grosse part des émissions de gaz à effet de serre. L'agriculture bio les interdit. Encore un point important, la viande. On focalise souvent sur ce point actuellement. Il faut certes manger moins de viande, mais surtout une viande de meilleur qualité, et de notre région. A partir d’un élevage nourrit à l’herbe et non avec du soja importé, c’est déjà une énorme différence. Autre point à soulever, l’élevage paysan est souvent inscrit dans un cycle agronomique favorisant la polyculture-élevage et le pastoralisme. Il maintient des surfaces considérables de prairies permanentes (11 millions d’ha en France) qui sont de véritables puits de carbone en permettant son stockage dans le sol. Les déjections des animaux sont d’excellents fertilisants du sol, permettent la vie de nombreux insectes et micro-organismes et limitent ainsi l’utilisation d’engrais de synthèse. Dans nos climats tempérés, une production végétale paysanne n’est pas possible sans apports dans le sols grâce à l’élevage.Nous nous mettons en contact avec des éleveurs travaillant en extensif.

En tant que citoyen notre assiette a du pouvoir

On peut choisir de manger sain et local, choisir un autre mode de consommation, en adéhrent à une amap par exemple. Les Amap agissent du local au global, au quotidien, à travers l’alimentation. Comment ça marche ? Tout d'abord c'est un système associatifs. Notre mode de distribution se fait sur abonnement à des produits locaux et poussés avec des engrais naturels. La Charte des Amap impose qu’il ne soit pas utilisé de produits chimiques de synthèse. On est donc en plein dans le sujet  ! Des consommateurs d’un même quartier se regroupent et établissent chacun un contrat d’abonnement à des paniers de légumes de saisons avec un producteur de la région. Le plus souvent labellisé bio, au moins engagé dans cette démarche. S’ils n’en trouvent pas, le réseau régional peut les mettre en contact. Ensuite, il faut se mettre d’accord pour trouver un lieu de livraison (MJC, salle polyvalente, hangar, garage, …). Quand le nombre de consommateurs est assez nombreux, l’AMAP peut démarrer. Les organisateurs sont bénévoles, le producteur touche intégralement le prix des paniers. Il est possible ensuite de proposer d’autres abonnements : pain, fromage, œufs, poulets, jus, confitures, etc Cela permet pour le consommateurs de manger des produits sains, locaux et de saisons, et de favoriser l’agriculture paysanne locale. En terme de consommation de CO2, encore un autre point, nous rend «plus compétitifs» que d’autres circuits de commercialisations classiques ? Le maraîcher plante pour le nombre de familles qu’il livre, ici, il n’est pas question de produits hyper calibrés. Chez nous, il n’y a pas de pertes. Les légumes étant locaux, ils sont arrachés le matin même . Au niveau mondial, un tiers des aliment est jeté chaque année.

Oui, Manger bio et local participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre

L’amap , ce n’est pas LA solution, mais nous faisons partie Des solutions et surtout nous démontrons par le concret, qu’une autre voie, qu'une autre alimentation est possible ! En une dizaine d’années, les Associations de Maintien de l’Agriculture Paysanne sont devenues, des acteurs incontournables du développement durable et du commerce équitable nord-nord. Aujourd'hui, 56 amap en Haute-Normandie : 41 en seine-maritime et 15 dans l’Eure = et deux projets 2016 (gasny et les sapins). Notre poids économique et social est réel, car derrière ce sont environ 2 000 familles qui se fournissent ainsi en produits de saisons et plus d’une centaine de producteurs hauts-normands qui nous livrent. Plus largement, en France, les AMAP ce sont plus de 250 000 citoyen-nes et des milliers de paysan-ne-s qui tournent le dos au productivisme agricole et à l'industrialisation de l'alimentation pour mettre en oeuvre concrètement une agriculture écologiquement soutenable, socialement équitable et économiquement viable.  Grâce aux abonnements et à la fidélité des consomm’acteurs amapiens, nombre de producteurs ont pu s’installer. Le fait de payer à l’avance, permet une certaine sécurité financière, et facilite les prêts bancaires. Le mode de consomm’action que nous mettons en œuvre, est à la fois un acte citoyen au quotidien et une action militante plus globale. Ce qui motivent les amapiens, c’est à la fois de manger des bons produits mais surtout de participer par cet acte, à l’économie locale et au devenir d’une agriculture paysanne respectueuse du sol et de l’humain, de participer à la souveraineté alimentaire.

Et L'Europe dans tout ça  ?

Les Amap françaises regroupés au sein d'un collectif le Miramap font partie avec d'autres asso agricole, de plate-formes de réflexions et propositions entre autre par rapport à la Politique agricole commune. Actuellement, les amap à la fois localement mais aussi au niveau nationale sont actives dans la coalition climat en vue de la COP 21. Auparavent, des voyages d'échanges aussi ont eu lieu entre les Amap européennes pour confronter les expériences de terrain.

Le
Le Réseau des AMAP de Haute‑Normandie